samedi 17 mars 2007

Une fiction bien tramée !


Qui peut prétendre comprendre les intentions du Tisserand à son métier ? Lui seul sait comment entrelacer les fils des destins entre les univers pour ajouter un pan de plus à la Tapisserie.


La trilogie fantastique de Guy Gavriel Kay « La Tapisserie de Fionavar » va essayer de nous en montrer la trame au gré des mésaventures d’un groupe de cinq étudiants. Ceux-ci, plus ou moins amis, venus assister à une conférence sur les Celtes, seront entraînés par le mage Loren Mantel d’Argent et sa source Matt Soren (ex-roi des Nains) au sein de l’univers de Fionavar, le premier de tous les univers aux prises à la folie destructrice de Maugrim, le mal absolu, celui qui ne peut pas mourir. Ils y apprendront que tout ce qui arrive en Fionavar a des conséquences sur leur propre monde puisque tous les univers du Tisserand sont liés. C’est le début de leur quête, chacun découvrira ses dons et comment il devra s’en servir pour combattre les Ténèbres. Ils y apprendront aussi beaucoup sur eux-mêmes tout en allant au bout de leur destin.


Ce roman est très dense, foisonnant, et s’attache à nous faire percevoir l’évolution psychologique des personnages. C’est cet aspect qui m’a particulièrement intéressée ainsi que le fait qu’il confronte des jeunes gens d’aujourd’hui à un monde qui s’inspire des grands classiques du genre avec la grande bataille de la Lumière contre les Ténèbres, la quête, les races (humains, nains, géants, lios alfar - qui ressemblent à s’y méprendre aux elfes – esprits de la forêt ainsi qu’un tas de créatures maléfiques dont je vous épargnerai le détail). On y découvre aussi une mythologie très détaillée avec dieux et déesses (très largement inspirée de la mythologie celtique), demi-dieux (ici appelés andains), morts presque vivants, vivants pas tout à fait morts et humains dotés de pouvoirs magiques. J’ai eu un peu de mal avec cette succession de héros aux noms imprononçables dont on nous raconte les exploits pour expliquer les événements actuels. Tout cela a malgré tout un air de déjà-vu (depuis Tolkien on n’a pas inventé grand-chose dans ce domaine) – les nains vivent forcément dans les montagnes et se battent forcément à la hâche… je rêve d’un auteur qui décrète que les nains chantent mieux que les elfes, vivent dans des cités lacustres et se battent à l’arc (c’est vrai quoi, soyez anticonformistes, zut !)


Le mythe du héros y est largement développé (le triangle Arthur-Guenièvre-Lancelot arrive à mon humble avis un peu comme un cheveu sur la soupe mais c’est aussi une des véritables originalités du roman) avec les questionnements et inquiétudes qui vont de pair avec ce statut (rédemption, responsabilité, sacrifice…) et les personnages, très attachants, m’ont fait verser quelques larmes (si, si !).


Même si ça n’est pas forcément évident quand on lit ce qui précède, j’ai beaucoup aimé ce roman (il faut dire que je suis une fan du genre), surtout à partir du tome 2 quand j’ai eu assimilé tout le vocabulaire et les noms de toutes les créatures de Fionavar J. Le style est éblouissant et vif et les personnages réussissent à garder leur humour même au plus fort de la tourmente (ce qui pour moi est une grande qualité lol !).

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