samedi 9 juin 2007

Mélancolie

Quelqu’un m’a dit hier que j’avais une nature mélancolique…c’est vrai, bien que je passe mon temps à essayer de la dissimuler. Si je suis un minimum lucide sur ce qu’est ma vie, j’ai toutes les raisons de l’être. Parfois je me dis qu’il serait souhaitable que j’en parle à un psy avant de me noyer dans toute cette noirceur, d’autres fois je pense qu’un psy de m’aiderait pas, simplement parce qu'il me semble que je ne pourrais pas établir une relation de confiance suffisante avec lui pour me laisser aller vraiment. J’ai passé tellement d’années à enfouir mes démons, à construire une façade présentable, qu’il faudrait beaucoup de temps et de talent pour fissurer l’édifice. Et puis je ne pense pas qu’on puisse guérir de son passé, on peut simplement le tenir à distance et le psy risquerait de détourner mon attention du principal problème, tenir encore un jour de plus…
Les gens avec leur bonheur au quotidien me sont parfois insupportables, j’en crève de jalousie, pas très glorieux…alors pour ne pas souffrir, je m’isole, encore un peu plus.

Bah finalement, je suis assez contente qu’une simple mélancolie arrive parfois à passer dans mon regard, ça pourrait être tellement pire.
J’ai construit mon personnage de bonne copine rigolote et grave à la fois, celle qu’on aime sortir et à qui on raconte ses problèmes. Comme le disait Jean-Claude Brialy que j’aimais beaucoup « On m’a accepté parce que je savais m’en aller dès que je pesais. Parce que je n’ai jamais demandé de l’aide à personne. Parce que j’ai vite compris que savoir disparaître, c’est savoir manquer ». Voilà, je voudrais au moins être un bon souvenir.



La jolie chanson, c'est "La Mélancolie" de Miossec ;-)



...LA MELANCOLIE
C'est regarder l'eau
D'un dernier regard
Et faire la peau
Au divin hasard
Et rentrer penaud
Et rentrer peinard
C'est avoir le noir
Sans savoir très bien
Ce qu'il faudrait voir
Entre loup et chien
C'est un désespoir
qu'a pas les moyens...

Léo Ferré

14 commentaires:

Anonyme a dit…

Des mots bien choisis, un regard sur toi-même très intéressant... Ca me touche.
Voir un psy ? Je l'ai fait. Au point où c'était il n'y avait pas le choix, c'était nécessaire. Mais je reste un peu sur ma faim... Pour faire vraiment le tour de la question, de soi-même, 'faudrait y passer des années (et ses économies !)... Je me suis arrêté en plein court sans avoir tout réglé, uniquement paré au plus pressé d'une indispensable remise à plat de ce que je voulais vraiment faire de ma vie, de ne plus subir.
Dans mon cas, c'est inadmissible : je suis maintenant heureux, tout va bien mieux. Je rentrerais volontiers dans la catégorie dont tu parles. Mais je pense que je serai toujours insatisfait, pessimiste, et assez sombre par nature...
J'envie les personnes réellement, intérieurement épanouies et heureuses.
Mais sont-elles nombreuses ? Ne courent-on pas après un mythe inexistant, une chimère ?

Nathalie H.D. a dit…

Très touchée par ce que tu as écrit. C'est plus que de la mélancolie, ce que tu décris, c'est une vraie détresse. Voir un psy ? Je ne sais pas. Ar valafenn, ça a l'air de lui avoir réussi, même sans aller gratter au plus profond. Et ce n'est pas forcément cher, il y a des psy à l'hopital qu'on peut voir pour pas cher. Renseigne-toi !

Ce que je trouve dommage, c'est que j'ai peur que tu aies construit un personnage "positif" au-delà de ce qui était nécessaire. Bien sûr que c'est louable de ne pas faire sans cesse peser ses états d'ame à son entourage. Et pourtant, si tu te lâchais davantage, tu découvrirais sans doute que tu n'es pas seule à avoir ces sentiments, et ce partage à lui seul fait déja du bien. S'accepter "imparfaite", en soi et aux yeux du monde, c'est un grand pas vers la vie vraie.

Nathalie H.D. a dit…

PS - je suis arrivée ici par chez Alice d'Arradon.

Anonyme a dit…

Je connais bien ce sentiment, j'ai beau réussir à lui échapper pendant de longs moments, il me rattrape toujours :)
Quand au psy, j'ai essayé et pas trop approuvé, j'ai pas dû tomber sur le bon, mais j'ai surtout arrêté de ressasser les choses, et j'arrive à positiver, si si:)
En tout cas, on se ressemble pas mal, et ça me touche aussi énormément ce que tu dis à la fin, de vouloir être un bon souvenir

Mélisse a dit…

Ar Valafenn> Ne plus subir...c'est exactement ça, mais on dirait que pour certaines personnes c'est un combat sans fin, alors que pour d'autres tout est tellement plus facile. Parfois je suis fatiguée de cette bataille incessante. Mais tu as sans doute raison on courre peut-être après une chimère...

Nathalie> Bienvenue chez moi ;-). Rassure-toi, je ne suis pas toujours dans d'aussi sombres dispositions.
La mélancolie est synonyme de dépression, même si on a l'impression que c'est beaucoup moins grave...alors oui parfois c'est une vraie détresse.
Mon personnage n'est pas si positif, il est ambivalent, je suis quelqu'un de difficile à cerner.

Yoghill> Tu lui échappes et il te rattrape toujours...tu as raison on se ressemble pas mal ;-). Ta chance c'est d'être un artiste, ça doit permettre d'évacuer pas mal de choses (faudrait que je me remette à la flûte à bec, moi, ou je ne sais pas...à la danse, oui tiens, ça me fait du bien la danse !)

Mélisse a dit…

Grrrr, je voulais dire "on court", mais vous aviez saisi l'idée...

alice a dit…

Un petit tour dans les iles peut-être? C'est juste une idée mais "voir du beau" peut faire du bien...

Anonyme a dit…

Construire, mais vivre !

Mélisse a dit…

Alice> Oui c'est bien les îles, j'ai passé un petit week-end à Groix à Pâques, la seule chose que j'ai regrettée, c'est la brièveté du séjour !

Anonyme> On se connaît ?

Anonyme a dit…

on dirait que pour certaines personnes c'est un combat sans fin, alors que pour d'autres tout est tellement plus facile> Exactement !
Question d'enfance, de vécu, mais aussi de nature et... de neuro-transmetteurs ! (certains naissent dopés à la dopamine ou la sérotonine - perso, au plus fort de la dépression, on m'a fait des analyses qui m'ont dit que j'étais 3 fois sous la norme...). Mais je ne suis pas pour autant fataliste ni un déterministe. Ca prédispose, disons. Ca pousse à développer d'autres dispositions, d'autres qualités. Peut-être.

Mélisse a dit…

Ar Valafenn> Alors, si la chimie s'en mêle... Mais tu as raison sur le fait que ça pousse à développer d'autres qualités (en ce qui me concerne un humour grinçant à toute épreuve par exemple) ça permet de supporter les choses avec une certaine distance...
Mais les optimistes à tout crin m'agacent un peu, j'ai l'impression que ce sont un peu des ravis de la crêche qui ne se rendent pas compte des problèmes...et souvent ils s'en sortent parce que les autres prennent les choses en main à leur place. On dirait qu'ils activent la tendance protectrice des gens...je devrais peut-être essayer ? Je vais bien, tout va bien, tralalalala !!!!

Anonyme a dit…

Un monde fait seulement d'optimistes ? L'art y aurait perdu (la politique aussi). :)))

Anonyme a dit…

je réagis un peu tard, mais en vacances, j'ai repris le temps de te lire. je ne me lancerai pas dans une étude "psy", mais ce qui me fais réagir est la phrase : "les gens avec leur bonheur au quotidien....." si tu fais le bilan de notre "petite boutique", en connais-tu beaucoup de "gens heureux"!!!!!!

Mélisse a dit…

Dame C.> Vraiment heureux je ne sais pas, mais plus heureux que moi, certainement ! En plus ils ont parfois tendance à me houspiller un peu, genre "fais un effort"...c'est ce que je disais plus haut, moi il faut que je "fasse un effort" pour d'autres c'est simplement la vie qui coule...
Où je te rejoins c'est qu'on a toujours l'impression que l'herbe du voisin est plus verte mais on ne se connaît pas vraiment, alors on se fait peut-être des idées...