dimanche 19 avril 2009

So we'll go no more a-roving...



So we'll go no more a-roving...cette simple phrase sur une couronne mortuaire dans mon policier du dimanche (eh oui je regarde Barnaby le dimanche), m'est immédiatement restée en tête, je la trouvais éminament poétique. Il m'a toutefois fallu attendre le dénouement de l'intrigue pour apprendre que l'auteur en était Lord Byron. Byron bien sûr. J'aurais du m'en douter. J'ai toujours été particulièrement sensible à la musique de ses mots, même si je n'ai qu'une connaissance très parcellaire de son oeuvre.

Je me suis alors souvenue de ce livre lu il y a plus de dix ans : "Le Manuscrit de Missolonghi" de Frédéric Prokosch qui réinvente le journal fictif de Byron avec un talent consommé.

Extrait :

"La poésie est la vérité, mais la vérité vue sous un éclairage plus riche et plus farouche. Il y a cinq ou six personnages cachés dans mon moi d'être humain. En tant que poète, je n'en abrite que deux. Le premier se complaît dans les gestes héroïques, les phrases sonores et les images lugubres. C'est le poète de Childe Harold. L'autre aime les odeurs, les sons, les spectacles de notre existence terrestre ; il déterre la vérité dans le quotidien ; il prend plaisir à rire de l'animal humain. C'est le second, l'auteur de Dom Juan, que je reconnais comme le meilleur ; et peut-être même comme le seul vrai poète. Le premier a toujours eu, hélas, un goût trop prononcé pour la gesticulation. J'aurais dû laisser les nuages à Shelley et les invocations à Wordsworth. Je ne peux plus lire ma Jeune Fille d'Athènes sans me tortiller d'embarras sur mon siège. Le geste grandiose me vient assez facilement, quoiqu'il ne soit pas commode d'en faire de la bonne poésie. Mais voir de la splendeur dans une chaussure usée ou dans un pichet de bière n'est pas si facile. Et je préfère un petit Murillo ou une esquisse de Rembrandt à un Michel-Ange"

Tellement juste, non ? Tiens je crois que je vais le relire...

Mais rendons à César ce qui lui appartient et à Byron ses vers aériens :

So we'll go no more a roving
by George Gordon Byron


So, we'll go no more a roving
So late into the night,
Though the heart be still as loving,
And the moon be still as bright.

For the sword outwears its sheath,
And the soul wears out the breast,
And the heart must pause to breathe,
And love itself have rest.

Though the night was made for loving,
And the day returns too soon,
Yet we'll go no more a roving
By the light of the moon.

2 commentaires:

PeterParis a dit…

L’allusion à la peinture simple … et des choses simples … est parfaite ! Mais Michelangelo n’est pas mauvais non plus !

Mélisse a dit…

Tu as raison, mais personnellement je préfère les sculptures de Michel Ange que ses peintures. Le souci du détail de Rembrandt me touche énormément, la lumière dans ses toiles aussi...