dimanche 30 décembre 2007

L'oratorio d'Aurélia



Tout commence par une vieille commode seule au milieu de la scène, de la fumée s'échappe d'un tiroir, puis c'est une main qui en sort, ensuite un pied par un autre tiroir qui fait avec le premier un angle improbable...bienvenue dans l'univers étrange de la belle et surprenante Aurélia ! Un spectacle bourré d'imagination où le rêve et la poésie ont la part belle. Poétique mais pas seulement, puisqu'on passe du rire au frisson (la musique parfois inquiétante y est sans doute pour beaucoup), les pardessus y sont parfois violents ainsi que les marionnettes. Sombre donc, mais incontestablement féminin puisque les monstres y sont de dentelle et que les rideaux s'y enlacent dans une danse folle. Décalé aussi, j'ai particulièrement aimé le moment où tout est inversé, les fleurs trempent dans l'eau pendant qu'on arrange artistiquement leurs tiges, on papote avec une ombre verticale pendant que l'individu marche allongé sur le sol, le linge est suspendu au séchoir mais arrosé tout de suite après...
J'en aurais beaucoup à raconter mais je préfère vous laisser découvrir vous-même ce petit bijou, à mi-chemin entre le théâtre, le cirque et la danse. Je suis entrée dans l'univers d'Aurélia et j'ai eu du mal à en sortir...

samedi 22 décembre 2007

Nedeleg Laouen !



Une petite vue du Marché de Noël avant de partir passer quelques jours dans mon fief morbihannais, je ne désespère pas de pouvoir photographier les belles guirlandes bleues sur les arbres à mon retour ! Je vous souhaite à tous un très joyeux noël, un peu de douceur au coin du feu et beaucoup, mais alors beaucoup, d'amour !

A bientôt !

vendredi 21 décembre 2007

M'énerve !

Bon, je ne sais pas ce qui se passe, mais depuis dimanche matin j'ai de gros problèmes de connexion, sur mon blog et ailleurs, ça rame comme pas possible et pas toujours sur les mêmes sites...
Impossible d'accéder à mes commentaires, donc pardonnez-moi si je ne vous réponds pas mais la page met 10 minutes à s'afficher et quand l'ordi a fini de mouliner, j'ai le bonjour de la page blanche. En plus je n'arrive pas à accéder sur certains de vos blogs non plus...
Ah la la, l'informatique quand ça se met à dérailler comme ça sans raison du jour au lendemain c'est insupportable ! Je ne sais même pas si je vais pouvoir publier ce billet. Je pense que c'est un problème de mon FAI (neuf) depuis que je suis passée d'AOL à NEUF il y a sans arrêt des bugs, je laisse passer les fêtes et si ça continue je passe à ORANGE, commencent à m'agacer tous ces soucis techniques, me demande s'ils ne font pas exprès pour nous fourguer leur saleté de Box !

dimanche 9 décembre 2007

Junca



Hier soir j'avais un rendez-vous. Un rendez-vous avec la musique, l'âme andalouse, le duende. Et ce n'est pas une petite brise de mer qui aurait pû m'arrêter, non (Robert par pitié ne reste pas sous cet arbre, il couine bizarrement ! Comment ça c'est ça ou finir emporté par les vagues ? Je t'avais pourtant dit de ne pas mettre de poncho, ça donne prise au vent !).

Junca c'est le dernier spectacle de Mercedes Ruiz. La danseuse, originaire de la région de Jerez, revient aux origines du flamenco. Trois chanteurs, un guitariste, un percussioniste et trois danseurs...et c'est toute l'andalousie qui vibre devant vous. Le spectacle est assez dépouillé (même les tenues de Mercedes sont assez sobres), parfois seuls les claquements de doigts de la danseuse donnent le rythme et l'on entend ses pas glisser sur la scène. Parfois c'est l'ébullition, un festival de musique, de voix, de claquements de talons et toujours ces danseurs qui tourbillonnent avec énergie et élégance. Il y a tout de même un moment qui m'a un peu ennuyé, quand la danseuse était accompagnée du seul piano...affublée d'une robe à la traîne ahurissante elle ne pouvait quasiment bouger que les bras, une danse de postures, toute en retenue, à l'opposé de ce que j'aime. Heureusement l'un des chanteurs est venu assez vite réveiller tout cela !
Si Mercedes était la vedette du spectacle (et la chouchoute du public) j'ai, quant à moi particulièrement apprécié la présence des deux danseurs, dommage que leur rôle ait surtout consisté à occuper la scène pendant que Mercedes changeait de robe...Forcément je préfère voir les hommes danser, surtout le flamenco. Ils étaient tous deux extraordinaires, chacun dans son style, l'un plus élégant, la main sur le revers du veston, le regard un peu hautain, l'autre, les cheveux longs, plus racé, plus viril, plus dans l'énergie, plus vibrant...devinez lequel j'ai préféré ?
En fait le moment qui m'a le plus touché et qui a fait vraiment hurler le public de joie, ce sont les rappels. Ils étaient tous ensemble sur le devant de la scène, musiciens, chanteurs, danseurs et se sont livrés à une improvisation très entrainante (j'avais du mal à tenir en place), où chacun s'est laissé aller à esquisser un pas de danse, mon chouchou a quasiment fait des tourbillons dignes du meilleur danseur de ballet ! De plus cette partie du spectacle n'était pas dénuée d'humour, quand le chanteur, la soixantaine, un peu rondouillard, s'est mis à danser, la salle a commencé à rire, mais l'a applaudi à tout rompre après une prestation plus qu'honorable ! Ca fait du bien de voir le flamenco dansé par monsieur tout le monde, il dégage la même émotion avec un supplément d'âme, et ça m'a permis de remarquer des mouvements qui m'avaient échappés avec les professionnels (ils vont trop vite). Cliquez sur le nom de la dame pour visiter le site officiel de Mercedes Ruiz, il y a même des videos ;-)

Vive l'artisanat !

Hier, comme tous les premiers week-end de décembre, a débuté le Salon de l'Artisanat d'Art. Fidèle de ce salon depuis sa première édition, j'y retrouve avec plaisir les habitués, en soupirant toujours devant les prix prohibitifs de certains exposants, et y découvre avec bonheur les nouveaux talents, toujours originaux. Je suis particulièrement intéressée par la céramique et toutes ses déclinaisons, de la poterie à la sculpture mais n'en achète jamais, manque de place hélas...
J'aime aussi beaucoup les bijoutiers et ceux-là sont particulièrement imaginatifs. Cette fois pas question de bouder mon plaisir, même si j'ai quelque inquiétude quant à la façon de vieillir de ces merveilles dont très peu sont fabriquées avec des métaux nobles (heureusement d'ailleurs, vu la taille des bijoux qui m'attirent !). Je succombe donc sans remord à l'appel de la pendeloque, plus elle est grosse, colorée et originale, mieux c'est ! Et voilà ce que ça donne :



vendredi 16 novembre 2007

AaRON

Cette fois, le sort en est jeté, ce n'est pas lui qui remportera le Prix Constantin 2007, mais il demeure indéniablement mon chouchou (il faut dire que j'ai trouvé la sélection décevante cette année, contrairement au cru 2006 ;-))! Une voix rauque, juste ce qu'il faut, qui me fait un peu penser au chanteur de Coldplay, des rythmes lents qui savent apprivoiser l'oreille , et une envie irrésistible de me jeter dès que possible sur son album Artificial animals riding on neverland dont vous pouvez écouter des extraits sur son site officiel. En attendant, celle-ci s'appelle U turn (Lili) et c'est cadeau !

jeudi 15 novembre 2007

Drôle de dame



Un bel après-midi d'automne, une escapade hors du bureau, le pas qui s'allonge pour monter la prochaine côte, les soleil qui me réchauffe agréablement le dos...et soudain une silhouette qui accroche le regard. La beauté altière de la Dame sur son mur de cimetière, image du passé, collage sans signature. Elle est singulière avec son menton volontaire et cette attitude bien campée sur ses jambes comme un défi lancé au monde entier, il ne faut pas la chercher !
J'aimerais qu'elle me raconte son histoire : est-ce qu'elle était agacée par les atermoiements du photographe ? la maison d'en face épargnée par la guerre aurait-elle pu être la sienne ? Est-ce que sa photo dormait dans une vieille malle au grenier ? Est-ce qu'elle s'appelle vraiment Martine ?

jeudi 1 novembre 2007

Chanson de circonstance



Une pause, les langueurs automnales, l'envie de se blottir un peu plus profondément dans le canapé, la brume qui accroche ses nuances de gris aux lampadaires...l'imagination qui s'emballe et la voix du grand Jacques...

"Cocher lugubre et bossu, déposez-moi au manoir... et lâchez ce
crucifix ! Décrochez-moi ces gousses d'ail qui déshonorent mon portail
et me cherchez, sans retard, l'ami qui soigne et guérit la folie
qui m'accompagne et jamais ne m'a trahi : Champagne!!"


Bah, je l'aime bien ma folie, finalement Jacques, alors chante encore et repasse-moi le champ' tu seras un amour...

dimanche 21 octobre 2007

Personnages éphémères

J'ai toujours été fascinée par les oeuvres d'Ernest Pignon-Ernest, pour leur qualité graphique, certes, mais aussi pour la puissance des émotions qu'elles évoquent en moi.

" ...au début il y a un lieu, un lieu de vie sur lequel je souhaite
travailler. J'essaie d'en comprendre, d'en saisir à la fois tout ce qui
s'y voit : l'espace, la lumière, les couleurs... et, dans le même
mouvement ce qui ne se voit pas, ne se voit plus : l'histoire, les
souvenirs enfouis, la charge symbolique... Dans ce lieu réel saisi
ainsi dans sa complexité, je viens inscrire un élément de fiction,
une image (le plus souvent d'un corps à l'échelle 1).
Cette insertion vise à la fois à faire du lieu un espace plastique et à en travailler la mémoire, en révéler, perturber, exacerber la symbolique..."


Ces merveilles éphémères, déposées comme un cadeau sur les murs des villes, sans les dégrader, révélant l'âme des lieux ont toujours eu un grand pouvoir d'attraction sur moi, comme son Gainsbourg qui trône encore dans le couloir, dernier souvenir de ma chambre d'étudiante...
La plus connue de ses oeuvres est sans doute le cultissime Rimbaud qui a fleuri sur les murs de Paris et d'ailleurs.


Et puis un soir que je traînais mon blues du côté de la Porte des Lilas, je suis tombée sur celui-ci, ou l'un de ses frères, encore plus prostré...et j'ai cru pendant quelques secondes que c'était quelqu'un qui avait besoin d'aide, je me suis même approchée de la cabine pour voir si je pouvais faire quelquechose pour apaiser cette douleur...



Et il y a quelques mois, à mon plus grand ravissement, comme je me promenais sur les docks de Brest à la recherche d'un vieux gréement, au détour d'un bâtiment désaffecté, je suis tombée sur cette scène, je n'en croyais pas mes yeux, j'ai tout de suite reconnu la patte du maître bien que n'ayant aucune culture artistique, un vrai Ernest Pignon-Ernest, chez moi ! Je suis restée au moins 1/4 d'heure à l'admirer...hélas je n'avais pas encore mon APN. Heureusement d'autres ont eu plus de chance, merci le Net ! Vous aussi ça vous évoque une crucifixion ? Ou plutôt quelqu'un qu'on décroche d'une croix, non ?



Dans le même esprit nous avons un artiste local que j'aime beaucoup lui aussi, il s'agit de Paul Bloas, j'ai commencé à voir ses grandes silhouettes noires sur les arches des ponts il y a une vingtaine d'années, je les trouvais impressionnantes mais un peu sinistres...mais là aussi quelle force dans l'évocation des émotions !

"...le travail de Bloas, par contraste est émouvant de tact, utilisant des matériaux offerts par des plantes périssables, inoffensifs à notre pierre de mémoire, il nous a fait un cadeau discret d'une caresse, d'un effleurement, d'un souffle.

Et ce que cet attouchement non agressif libère en conséquence, c'est l'âme de nos morts - qui doit exister quelque part - et émue, revient, descend, reprend le tramway. Non, rien n'a changé, tout est éternel face à ce seul éphémère que j'ai compris maintenant, maintenant seulement grâce à Bloas : la domination, l'arrogance. Main basse sur ma ville. Main basse sur quelques millions d'âmes !" (Fady STEPHAN «Impressions» L'Orient - Le Jour, vendredi 3 juin 1994)


Depuis, il y a mis un peu de couleurs mais c'est toujours le même sourire qui apparaît sur mes lèvres quand sur un mur improbable je découvre ces silhouettes qui me font bondir le coeur.

samedi 15 septembre 2007

Balade au bout du monde...



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La presqu'île de Crozon un beau dimanche d'arrière-saison, mon pays et son coeur de granit...tout ce que j'aime !

dimanche 2 septembre 2007

Partir...revenir...

Je me demande après quoi tu cours de port en port. Jusqu’à faire de ta vie une longue angoisse entre deux brèves périodes de calme. Tu ne tiens pas en place, toujours un voyage à faire, un bateau sur lequel embarquer, un concert auquel assister, parfois à l’autre bout du pays (et quand ce pays est Bushland, je vous laisse imaginer combien de kilomètres cela représente). Souvent tu me morigènes « Mélisse, il faut faire ça maintenant, le temps nous est compté et ce n’est pas quand on sera grabataire… ». Certes. Mais je ne serai pas grabataire (en tout cas pas tout de suite et si c’est le cas, achevez-moi) et je me plais à penser que le meilleur est toujours pour demain. Chaque âge a ses envies et ses bonheurs et, quant à moi, je ne me définis pas par ce que je fais mais bien par ce que je suis. Et puis faire des choses parce qu’il faut les faire…quel intérêt ? Je préfère être surprise par la vie et saisir les opportunités au vol, ça donne aux choses plus de saveur.
Tu finis toujours par revenir pourtant, sans souvenir ébloui à raconter, juste un pays à rayer sur ta liste (et oui, tu fais des listes…), tu t’enfermes alors chez toi, vivant avec les volets fermés même par le plus radieux des matins. Un autre genre de fuite…
Tu me diras que si tu es heureux comme ça c’est ce qui importe (mais la notion de plaisir semble tellement étrangère à tout cela…), que moi je suis toujours à chercher des raisons aux choses et que c’est fatigant et tu auras sans doute raison, c’est juste que je m’inquiète pour toi. On se connaît depuis longtemps maintenant mais on vit en parallèle dans des univers tellement différents qu’il est parfois difficile de communiquer…on s’aime bien pourtant. Deux drôles de personnes avec une drôle de vie.
Bonne chance pour demain !

vendredi 17 août 2007

Brest Côté Faces

Une drôle d’exposition se tient encore pour quelques jours en plein cœur de la ville. Création du photographe Brestois Dominique Leroux, celle-ci met en scène 1349 brestois (et un chien), ceux qu’il a côtoyé, de près ou de loin, durant les 48 dernières années. Les 864 photographies sur lesquelles ils figurent sont exposées Place de la Liberté jusqu’à la fin du mois.



Comme le dit le chanteur Christophe Miossec (photographié lui aussi), on peut se demander « si quelque part une ville façonne ses habitants » il ressort de tout ceci une certaine homogénéité dans la diversité, de vrais humains quoi (comme on dit ici) et Miossec de conclure « on n’est pas tout gris, on n’est même pas morts »…

Pour avoir un aperçu de l'endroit, je vous invite à consulter la WEBCAM (on entend même les goélands et on aperçoit les photos ;-))

jeudi 9 août 2007

Nouveau Jouet

Aujourd'hui j'ai fait l'acquisition d'un appareil photo numérique et vous savez quoi ? Ca me fait délirer !



J'espère que je pourrais enfin illustrer cet espace avec des images plus personnelles (comme celle-là !) si j'arrive à faire des photos présentables ;-)

En attendant que le talent me vienne, je m'absente pour quelques jours...à la semaine prochaine !

mardi 31 juillet 2007

Astropolis 2007

La 13ème édition du festival de musiques électroniques de Brest Astropolis ne pouvait qu'être placée sous le signe du surnaturel. Alors bienvenue aux gris-gris et autres enchantements, le VOODOO investit la ville ! Pour ce faire le festival s'est délocalisé et se décline en minis concerts au coeur de la cité, nouvelle scène (La Carène), port, bars...
Le programme semble assez allèchant pour les amateurs, pour ma part je ne connais que ZENZILE

Alors pour rendre hommage à la musique électronique j'ai choisi un groupe qui n'est pas programmé mais que j'aime bien parce qu'il a su réaliser une fusion réussie entre électro et musique orientale, c'est un groupe français et il s'appelle Orange Blossom. En plus le clip est superbe !

Bye Vilain !

Je fais un drôle de métier…on va, on vient sans trêve. On arrive quelque part, on s’installe à peine qu’il est déjà temps de repartir, ni fleurs ni couronne.

Je connais K depuis 20 ans. On était tous jeunes quand on s’est rencontrés, on a partagé nombre de galères et de fous rires, les sandwiches après la piscine, les discussions sur le sens de la vie et les engueulades épiques aussi, parfois.
Je suis partie la première, pas très loin, mais c’est ainsi, quand on ne travaille plus ensemble les liens se défont. Malgré tout nous sommes restés bons amis au long de ces années, un coup de fil par-ci, un déjeuner par-là, des retrouvailles parisiennes pendant quelques mois.

Il y a deux ans au gré des mutations, j’ai été amenée à travailler de nouveau avec lui, nous en étions tous les deux très heureux.
Au bout du compte le bilan est mitigé, nous avons besoin d’avoir chacun notre espace, nous avons évolué différemment et nos conceptions du management sont quelque peu divergentes. Toutefois la personne que j’aimais bien n’a pas totalement disparu, je la retrouve quand nous faisons nos déjeuners réguliers avec un autre vieil ami, les conversations et même l’attitude sont autres, plus posées, plus dans l’échange que dans le paraître…

La semaine dernière K. a quitté ses fonctions…j’en suis heureuse, je vais retrouver mon ami !

dimanche 15 juillet 2007

Ca chauffe au Paradis...

Photo Sharing and Video Hosting at Photobucket

Des physiciens ont estimé la température du Paradis et de l'Enfer en cherchant des indices dans la Bible, et le plus chaud n'est pas forcément celui qu'on croit...
J'ai entendu CETTE INFO sur Europe1 il y a quelques jours et je l'ai trouvée amusante ;-)

samedi 7 juillet 2007

Les 7 nouvelles merveilles du monde

Plus que quelques heures avant que soit révélé le nom des 7 nouvelles merveilles du monde !
Ce vote, organisé par la New Seven Wonders Foundation, permettra de désigner sept merveilles, bâtiments ou sites, qui s'ajouteront aux sept merveilles existantes, dont la liste a été établie dans l'Antiquité, et qui ont pour la plupart disparu (sans compter que le "monde" s'est considérablement agrandi depuis les Grecs). Les internautes étaient invités à faire leur choix dans une liste de 21 sites d’exception dont vous pouvez consulter la liste ici.

Les votes sont désormais clos, résultats ce soir lors d’une cérémonie à Lisbonne !

Voici mon choix :

- La Grande Muraille de Chine
- Le Machu Pichu
- Stonehenge
- Les moai de l’Ile de Pâques
- Chichen Itza
- Les pyramides de Gizeh
- Le temple d’Angkor

Edit du 08/08/07 :

Pour voir les résultats, c'est ICI

dimanche 1 juillet 2007

Balade au fil de l'eau



A Nantes, Saint Nazaire et sur les 60 kms de l'estuaire de la Loire qui relie ces deux villes "Estuaire 2007" invite à un fascinant voyage au coeur de l'Art, un parcours initiatique à découvrir en bateau, à pieds ou à vélo. Un parcours où l'on peut admirer les installations de plus de 30 artistes internationaux.

Le site Estuaire 2007

Ca ne sert absolument à rien...

...mais j'ai envie de voir ce que ça peut donner en évoluant ;-)

Vous voulez bien cliquer siou-plait ?

Pour faire baisser le chômage c'est LA

Pour améliorer les transports c'est ICI

mardi 26 juin 2007

Sans commentaire...

Un record de pluie en mai et juin
308 mm ! Il n'avait jamais plu autant à Brest en 60 ans à cette période. Et ça continue selon Météo France.
Il a plu 130 mm pendant les 24 premiers jours de juin. À Brest, la pluviométrie moyenne est de 57 mm pour un mois de juin complet, d'après les données du bureau climatologique de Météo France Brest-Guipavas, collectées de 1945 à aujourd'hui. Le pire des mois de juin, ce fut en 1997, avec 144,4 mm. Le cru (pour ne pas dire la crue !) 2007 vient déjà en deuxième position, alors qu'il reste une semaine à courir. Le record mensuel est donc à portée de parapluie.

En cumulant avec les précipitations du mois de mai, déjà particulièrement exécrable, cela fait 308 mm. Du jamais vu en 60 ans de mesures. C'est bien pire que la plus mauvaise année, 2002, où Météo France avait enregistré 254 mm en mai et juin.

Pas de beau temps en vue

Les non Brestois seront peut-être un peu rassurés. Non, il ne pleut pas toujours autant en juin. En fait, la pluviométrie depuis trois semaines ressemble plutôt à celle d'un mois de décembre (143 mm en moyenne), le mois le plus humide de l'année.

Le phénomène s'est particulièrement aggravé ce week-end, avec 41 mm tombés en 24 heures. Soit presque l'équivalent de tout un mois de juin moyen !

L'année 2007 présente un climat particulièrement en dents de scie. Ainsi, avril était le mois le plus chaud que Brest avait connu depuis 1945, avec 16,7 °C de température maximale moyenne. Une donnée qui sera à peine dépassée ce mois-ci, alors que l'air ambiant est plus froid que la mer en Corse !

Selon Météo France, « on reste dans une situation d'ouest ». L'air vient du large. « Celui qui nous arrive est maritime et relativement frais, tandis que sur le continent, il se réchauffe. » La confrontation de ces deux masses d'air, se traduit en précipitations.

Hélas, pour les jours à venir, ce n'est guère mieux. Les températures ne dépasseront pas 18 °C, soit 5 à 6 °C en deçà de la moyenne saisonnière. Quant à la pluie, elle devrait très légèrement s'affaiblir. Mais aucune fenêtre de beau temps n'est encore en vue.

Source : Brestmaville.com

Et après ça on se demande pourquoi le taux de suicide dans la région bat tous les records...

Aujourd'hui, nous avons bénéficié d'une fenêtre météo favorable (certaines diraient d'un micro-climat...C. si tu me lis...) pour le grand trek annuel de ma boîte préférée sur le sentier des douaniers (enfin, grand trek, je me comprends, disons petite promenade cool avec cochon grillé à l'arrivée), manifestation hypocritement baptisée "sortie de cohésion", la cohésion c'est avant qu'elle doit se faire, sinon le jour de la balade chacun va cueillir des marguerites dans son coin !
Nous avons donc échappé à la pluie, avons même profité d'un coin de ciel bleu, mais franchement me promener en juin avec gros pull et parka je trouve ça un peu limite !
Demain sortie en mer, espérons que le déluge voudra bien attendre encore un peu...

dimanche 17 juin 2007

Tonnerre de bulles !



Aujourd’hui, malgré la météo, comment dire….beurkkkkk, j’ai décidé de braver les intempéries pour me rendre le pas léger et sautillant vers le festival de bande dessinée de Brest Tonnerre de Bulles, dont c’était ce week-end la 13ème édition. Je ne suis pas précisément amateur de BD, je trouve cela sympathique, j’adore le graphisme de nombre d’entre elles, mais j’avoue qu’au niveau de l’histoire je reste un peu sur ma faim, ou alors il faudrait écrire des BD de 500 pages juste pour moi (je n’ose imaginer le nombre d’années qu’il faudrait au dessinateur pour produire un tel pavé :-)). Enfin je me suis quand même régalée, il y avait de nombreux auteurs présents qui dédicaçaient leurs albums. Je n’ai pas eu la patience d’attendre mon tour, pourtant il y avait des artistes dont j’apprécie particulièrement le talent, par exemple Jérôme Lereculey, l’auteur de l’excellente série Arthur.



J’ai également craqué pour les deux premiers albums de la série Gabrielle B. (une découverte pour moi !) dont l’intrigue se passe au tout début du 19ème siècle où une très jeune capitaine corsaire va espionner pour le compte du Premier Consul, une série très fouillée du point de vue de la réalité historique, des décors et des costumes…on s’y croirait ! Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à L’Epervier , même style d’histoire dans le milieu maritime, mais le siècle est délibérément différent, le XVIIIème étant déjà très largement représenté dans la bande dessinée, les auteurs ont préféré faire preuve d’originalité.

De nombreux bouquinistes étaient également présents, ce qui permettait d'acquérir des albums en excellent état pour un prix modique (et oui, j'ai craqué pour des Astérix...un grand classique cette fois !).

Allons l'année prochaine j'essaierai d'obtenir une dédicace, qu'on se le dise !

samedi 9 juin 2007

Mélancolie

Quelqu’un m’a dit hier que j’avais une nature mélancolique…c’est vrai, bien que je passe mon temps à essayer de la dissimuler. Si je suis un minimum lucide sur ce qu’est ma vie, j’ai toutes les raisons de l’être. Parfois je me dis qu’il serait souhaitable que j’en parle à un psy avant de me noyer dans toute cette noirceur, d’autres fois je pense qu’un psy de m’aiderait pas, simplement parce qu'il me semble que je ne pourrais pas établir une relation de confiance suffisante avec lui pour me laisser aller vraiment. J’ai passé tellement d’années à enfouir mes démons, à construire une façade présentable, qu’il faudrait beaucoup de temps et de talent pour fissurer l’édifice. Et puis je ne pense pas qu’on puisse guérir de son passé, on peut simplement le tenir à distance et le psy risquerait de détourner mon attention du principal problème, tenir encore un jour de plus…
Les gens avec leur bonheur au quotidien me sont parfois insupportables, j’en crève de jalousie, pas très glorieux…alors pour ne pas souffrir, je m’isole, encore un peu plus.

Bah finalement, je suis assez contente qu’une simple mélancolie arrive parfois à passer dans mon regard, ça pourrait être tellement pire.
J’ai construit mon personnage de bonne copine rigolote et grave à la fois, celle qu’on aime sortir et à qui on raconte ses problèmes. Comme le disait Jean-Claude Brialy que j’aimais beaucoup « On m’a accepté parce que je savais m’en aller dès que je pesais. Parce que je n’ai jamais demandé de l’aide à personne. Parce que j’ai vite compris que savoir disparaître, c’est savoir manquer ». Voilà, je voudrais au moins être un bon souvenir.



La jolie chanson, c'est "La Mélancolie" de Miossec ;-)



...LA MELANCOLIE
C'est regarder l'eau
D'un dernier regard
Et faire la peau
Au divin hasard
Et rentrer penaud
Et rentrer peinard
C'est avoir le noir
Sans savoir très bien
Ce qu'il faudrait voir
Entre loup et chien
C'est un désespoir
qu'a pas les moyens...

Léo Ferré

mardi 29 mai 2007

Langueurs indiennes...

Je vous néglige c'est vrai...
Emploi du temps serré + stress = tête vide. Alors pour recharger mes batteries, je préfère le rythme lent d'un roman à celui, trépidant, du clavier. Mes lectures m'entraînent donc vers d'autres cieux, plus cléments.
C'est la plume acérée de Shashi Tharoor et son "Grand Roman Indien" qui anime en ce moment mes soirées.



Raconter l'histoire contemporaine de l'Inde à la manière du Mahabharata, exige une connaissance approfondie de l'une comme de l'autre. A ceci ajoutez une écriture ciselée et un humour décapant et vous comprendrez ma jubilation à la lecture de ce livre passionnant.

Pour bercer mes soirées littéraires, je reste dans l'ambiance en écoutant en boucle mon album préféré de Susheela Raman "Salt Rain", un extrait ? Enjoy...

mardi 8 mai 2007

Bienvenue à boboland !

Cette émission passionnante, diffusée sur Arte, était consacrée aux Bobos, nos chers bourgeois-bohêmes. « LES BOBOS, c'est un couple, un bébé, une poussette trois roues, le mec pousse la poussette et la femme (rousse) est devant », explique Leslie Brown, une journaliste anglaise installée à Paris dont l’humour décapant est un des charmes de ce documentaire.

Une définition plus « académique » désigne cette « catégorie socioprofessionnelle urbaine, aisée, progressiste qui délaisse les quartiers bourgeois pour des quartiers populaires ».

Le phénomène que le sociologue Jacques Donzelot, interviewé dans le film, nomme dans son jargon la « gentrification », gagne toutes les capitales européennes.

D’après Wikipédia, « la gentrification (de gentry, petite noblesse en anglais) est le processus par lequel le profil sociologique et social d'un quartier se transforme au profit d'une couche sociale supérieure. On l'appelle aussi embourgeoisement. »

« L'embourgeoisement se traduit par la rénovation des bâtiments et l'accroissement des valeurs immobilières, elle exerce donc une pression sur les pauvres pour qu'ils se déplacent vers des secteurs moins en demande ».


Comme le dit Jacques Donzelot dans l’excellent article paru dans la revue Esprit :

« Parler d’«entre soi sélectif» à propos de la gentrification peut paraître un contresens si l’on considère que les pionniers de ce processus furent, au contraire, des classes moyennes qui ne craignaient pas de se frotter aux classes populaires en revenant habiter le centre des villes, leurs parties dégradées, pour en goûter le pittoresque. ». (Voir par exemple The Jam Factory installée dans le quartier le plus populaire de Londres)

« Mais pour bien vendre la ville, il fallait la délivrer de ses «défauts», la désencombrer, l’embellir, y réduire le bruit, la circulation, les mauvaises odeurs, les mauvaises rencontres ». « La gentrification est ce processus qui permet de jouir des avantages de la ville sans avoir à en redouter les inconvénients. Elle génère un produit qui a un prix, financier, propre à attirer ceux qui ont les moyens de se l’offrir et à faire disparaître de sa scène, discrètement, ceux qui ne le peuvent pas. Au terme de ce processus, là du moins où il semble sérieusement avancé, on voit bien le type d’entre soi sélectif que produit la gentrification. »

Il n’y a plus de pauvres, plus d’étrangers, on assiste au remplacement d’une population par une autre. D’ailleurs on retrouve les mêmes modes de vie, les mêmes gens, les mêmes attitudes dans toutes les villes gentrifiées. »

Les boutiques traditionnelles sont remplacées par des concept stores, ou l’on trouve des produits culturels (comme The corner Berlin par exemple à Berlin )

« Les gentrifiés évitent la mobilité contraignante du périurbain, la perte de temps surtout qui en résulte. Ils rééquilibrent en conséquence le rapport entre homme et femme, entre vie familiale et vie sociale. »

« Leur rapport à l’insécurité s’en trouve changé d’autant. Elle ne se situe pas tant dans les espaces publics ou privés que dans les points de rencontre entre leur monde et son dehors, là il se trouve en contact avec l’environnement auquel il veut se soustraire et dans les connexions qui le relient à son ailleurs, au monde. »
(pour Paris les stations RER par exemple qui les mettent en contact avec la faune de banlieue, pouah).

J’ai l’impression que la société est de plus en plus divisée en ghettos…avec une moitié des habitants qui bave de jalousie en regardant l’autre vivre, vous avez dit explosif ?

Antonia Melchers




Antonia Melchers est née en Allemagne en 1961. Après des études d’architecture, elle s’est consacrée à sa passion, la sculpture. Elle vit et travaille désormais en région Toulousaine et expose en France et en Allemagne.

Les objets oubliés, abandonnés, en fer et en bois sont ses matériaux de prédilection. Lorsqu’elle enfile sa combinaison rouge, elle se met en situation de « jeu » pour se laisser aller à l’inspiration et laisse les objets se rencontrer pour créer de nouvelles figures, pleines de vie et de gaîté.



Haut les mains



La petite curieuse

Pour voir d'autres oeuvres : Auprès de mon Art

vendredi 20 avril 2007

Shadow Dancers

Un joli spectacle poétique, qui m'a donné le sourire dès le matin alors que j'attendais le chauffagiste (occupation réjouissante s'il en est), merci Ludo !
(dommage la video n'est pas de très bonne qualité, si je trouve mieux je changerai le lien ;-))

mardi 17 avril 2007

Expérience 4



Ce titre un peu étonnant (on se croirait dans les tiroirs d’un savant fou) cache un spectacle inhabituel et réjouissant alliant la musique classique ou contemporaine (de Vivaldi à Herbie Hancok) aux danses urbaines.

Ce spectacle est placé sous le signe de la mixité, d’abord en mêlant la musique de l’Ensemble Matheus à la chorégraphie d’Herwann Asseh. Les musiciens et les danseurs se partagent la scène, interagissant les uns avec les autres, intervertissant même parfois leur rôle (le violoncelliste qui pose son instrument pour se lancer dans une super démonstration de street dance sur Herbie Hancok a eu son petit succès !). Mixité ensuite de par les origines du chorégraphe (Bretonno-Gabonaises) et enfin par les différents styles de danses présentés (danse de robot – il doit y avoir un nom plus académique, mais je l’ignore, ou alors c’est du hip-hop tout simplement – danse contemporaine, acrobaties verticales, capoeira…).

Mais laissez-moi d’abord vous présenter ces deux compagnies brestoises dont nous avons tout lieu d’être fiers.




L’ensemble Matheus, dirigé de main de maître par Jean-Christophe Spinosi (qui cumule les fonctions de violoniste soliste et de chef d’orchestre), est reconnu pour son travail de recherche et son interprétation du répertoire vivaldien, il ne cesse d'élargir ses sources d'inspiration en présentant des oeuvres allant du XVIIIème au XXIème siècle sur instruments d'époques. Une de ses caractéristiques est d’avoir un effectif à géométrie variable pouvant s'étendre de 7 à 35 musiciens. Il jouit désormais d’une renommée internationale.
Je n’avais jamais eu l’occasion de le voir en concert et je dois dire que ces musiciens font aussi le spectacle. Jeunes pour la plupart, pleins d’énergie, souvent debout, se déplaçant sur la scène, ils interprètent les grands airs du répertoire comme les morceaux de rock les plus trépidants avec le même talent (hier soir nous avons eu droit à Smoke On the Water pendant les rappels, un régal).


La Compagnie Moral Soul



Herwann ASSEH, né en 1975 à Libreville au Gabon, de mère bretonne et de père gabonais, quitte l'Afrique dans son enfance pour grandir en France, en Bretagne. Des origines marquantes, des confrontations culturelles qu'il exprime et évoque dans un premier temps par le sport puis la danse.
En 1993, il rencontre la jeune chorégraphe Kim HOAN avec qui il découvre des nouveaux modes d'expression, comme la Street Dance, discipline dont il sera sacré Champion du monde en 1999 au Mexique. En 1994, sa rencontre avec Grande de Bahia le transporte dans la culture de la Capoeira.
De la rencontre déterminante avec Bernardo MONTET, chorégraphe et danseur contemporain de la Compagnie Mawguerite naîtra, entre autres, la création « O.More » en 2002.
En 1999, Herwann ASSEH monte sa propre compagnie de danse professionnelle et en devient chorégraphe-interprète. Le Quartz - Scène Nationale de Brest décide alors de soutenir ses projets artistiques et la professionnalisation de la Compagnie Moral Soul.
Marqué par un parcours éclectique et poussé par une énergie toujours plus forte, Herwann ASSEH cherche à s'ouvrir vers d'autres horizons chorégraphiques qui enrichissent sa conception atypique des danses urbaines. Sa passion se renforce au gré des diverses rencontres professionnelles qui le confortent dans sa volonté de populariser la pratique du Hip Hop et de la Capoeira. Il concentre aujourd'hui son travail sur l'évolution artistique de ces créations et sur la sensibilisation et l'apprentissage des danses urbaines auprès d'un public toujours plus large, issu d'origines sociales, culturelles et ethniques différentes
.

(Bio tirée du site de la compagnie : http://www.moralsoul.com/index.php?page=presentation)

Bref c'était magnifique et j'ai découvert avec bonheur ce chorégraphe qui partage sa passion en se produisant aussi dans les MJC et en offrant des stages (gratuits en plus) pour familiariser le public aux danses urbaines.

samedi 14 avril 2007

S'aérer les neurones...

Si comme moi vous pensez que la musique a des vertus thérapeutiques, vous conviendrez que lorsqu'on est d'humeur massacrante, les cervicales coincées, les épaules crispées et le regard assassin, quand tout le monde vous paraît insupportable, il est temps de faire quelquechose...
J'ai mon truc perso, mieux que l'aspirine, la musique qui rend heureuse ! Quoi vous ne me croyez pas ? Attendez d'avoir écouté Mika...

http://www.youtube.com/watch?v=yL_PrcqKynQ&mode=related&search=

Vous voyez déjà votre oeil s'allume, un mince sourire étire vos lèvres, vous commencez à bouger sur la chaise...

Alors allez faire un petit tour sur son site officiel, il vaut le détour, et vous verrez définitivement la vie en rose !
http://www.mikasounds.com/uk.php

vendredi 6 avril 2007

Demain dès l'aube je partirai...



...prendre un grand bol d'air iodé, randonner à plaisir et voir si les cloches n'ont pas abandonné quelques oeufs dans les rochers !


Je poserai ma valise dans un charmant village au milieu de l'île et je prendrai le temps de vivre. Alors joyeuses pâques à tous, abusez du chocolat (c'est fait pour ça !) et à lundi !


(Pour ceux qui n'auraient pas reconnu, je vais à l'Ile de Groix ;-))

vendredi 30 mars 2007

Bijou d'animation

J'aime beaucoup les films d'animation avec des personnages en pâte à modeler. C'est toujours gai et coloré.
Ma copine Soaz, qui est une femme de goût, m'a fait découvrir cette petite merveille de poésie accompagnée par la musique de Verdi, alors c'est avec bonheur que je vous invite à un voyage dans l'imaginaire gourmand d'un artiste que je n'ai pas le bonheur de connaître. Enjoy !

http://www.dailymotion.com/video/xp7vr_verdi-traviata-choeur-bohemiens

lundi 26 mars 2007

Bon anniversaire Slava !


Demain il aura 80 ans, alors je voulais juste lui rendre un petit hommage ;-)
Brahms, Double concerto op. 102 :
Haydn, Concerto pour violoncelle :


dimanche 25 mars 2007

Rural ou urbain ?

Je ne résiste pas... d'ailleurs on me l'aurait raconté, je ne l'aurais pas cru, ce n'est pas possible d'être aussi stupide, si ?

http://video.google.fr/videoplay?docid=-4588890609282676765

La Flûte Enchantée - Kenneth Branagh




J’aime Kenneth Branagh, depuis longtemps, depuis le début à vrai dire… J’aime ses films, sa biographie (écrite alors qu’il avait à peine 28 ans), je rêve de le voir au Théâtre (un jour j’irai à Londres juste pour cela). J’aime son œuvre en général, son goût pour la musique (il en met partout, il a même adapté Peines d’Amour Perdues de Shakespeare en comédie musicale - curieusement c’est ce film que j’aime le moins, je le trouve trop « agité » et pas vraiment crédible) et son humour ravageur qui transpire dans tout ce qu’il fait et dont je me régale dans les rares interviews que l’on peut voir en France. Cet humour n’est sans doute pas étranger à son talent pour adapter les pièces de Shakespeare, j’ai toujours trouvé que même dans ses drames les plus noirs celui-ci mettait une touche d’humour, le grand Will était un petit comique (si, si !) doté d’une capacité rarement égalée d’analyse de la nature humaine.

Sa dernière création (ou du moins la dernière diffusée en France, il vient d’adapter « Comme il vous plaira » de Shakespeare, avec Kevin Kline, mais il n’est pas encore diffusé ici à ma connaissance) est ambitieuse, rien de moins que l’adaptation d’un opéra, chef-d’œuvre de WA Mozart, « La Flûte Enchantée ». Evidemment je me suis précipitée au cinéma, les films de Branagh ne restant jamais très longtemps à l’affiche dans ma bonne ville où ils peinent à trouver leur public. Mon impression est mitigée, j’ai trouvé le décor un peu kitsch, mais c’est souvent le cas pour les opéras, un peu glauque aussi, transposer l’action pendant la première guerre mondiale enlevait un peu de merveilleux à l’histoire et les mouvements de caméras, si chers à Ken me donnaient parfois un peu le tournis…

La bande annonce du film : http://video.google.fr/videoplay?docid=-843827865469884846&q=la+flute+enchantee%2Bbranagh

Quelques extraits :
http://www.youtube.com/watch?v=QGRDlXFFHzA
Sur le site des films du Losange : http://www.filmsdulosange.fr/fr_a_laffiche_flute.php

Mais globalement c’est bien fait, c’est toujours le remarquable directeur d’acteurs que l’on connaît et le casting des acteurs-chanteurs est magnifique, même si la profusion de gros plans les dessert un peu, leur chant les contraignant à quelques contorsions buccales pas forcément esthétiques. Branagh a gommé la plupart des symboles maçonniques de l’œuvre originale (je ne sais pas pourquoi) mais si on cherche bien on en trouve encore quelques-uns.

Je me suis tout de même laissée emportée, par le talent du metteur en scène, son humour (encore), son goût du merveilleux, et la beauté de la musique (Wolfgang, tout de même ce n’est pas de la roupie de sansonnet !), j’ai découvert grâce à ce film une basse remarquable, René Pape, qui interprète avec brio et un charisme fou le rôle de Sarastro.

Le site officiel de René Pape : http://www.renepape.com/

Pour l'écouter chanter un extrait de la Flûte Enchantée au théâtre (bonjour les costumes !) c'est par ici : http://www.youtube.com/watch?v=oeP0NOPAIys

dimanche 18 mars 2007

Ouverture officielle !


Bonjour et bienvenue à tous ! Aujourd'hui CHAMPAGNE, puisque nous fêtons l'ouverture officielle de ce nouvel espace.
N'allez pas croire que je serai tous les jours aussi prolifique qu'hier, non. J'ai simplement amené avec moi la plupart des billets que j'avais écrit ailleurs, je voyage toujours avec ma maison sur mon dos, comme un escargot.
Alors pour faire connaissance je vous propose un petit test de personnalité original (visuel, ça change !), désolée pour les anglophobes c'est dans la langue de Shakespeare...
Mes résultats :
A vous de jouer !

samedi 17 mars 2007

Tri

La semaine dernière j’ai jeté la moitié de ma vie. Ce ne sont pas des choses que l’ont fait sans douleur…

D’un point de vue administratif il était plus que temps de le faire, mon placard ayant tendance à ressembler quelque peu à l’antre d’un malade atteint du syndrome de Diogène, tout y était mais en piles branlantes, les années mélangées par des chutes intempestives… Dix ans de bulletins de paye et autres relevés bancaires à classer, sans cesse remis aux prochaines vacances, à quand j’aurai le temps, à un jour où il fera moins beau, bref aux calendes grecques.
22 ans dans l’administration dégoûteraient n’importe qui de la paperasserie, mais quand il faut s’atteler à l’ouvrage ça donne une certaine facilité pour venir à bout de la corvée, quelques heures plus tard tout était classé dans de jolies chemises elle-même rangées dans un carton de 30cm².

Emportée par ma folie ménagère je me suis alors attelée au courrier perso, et là ce fut beaucoup plus difficile. Adieu les cartes d’anniversaire d’amis oubliés, les souvenirs de voyages des uns ou des autres, je n’ai décidément pas l’âme d’une collectionneuse.
Faire le tri dans les lettres aussi, garder celles de l’ami d’enfance qui me font toujours autant rire, jeter celles de l’amour perdu parce qu’enfin le temps à fait son œuvre et que son écriture de pattes de mouche n’a plus le don de m’émouvoir, garder celles de mon père décédé, rares et d’autant plus précieuses, parce que c’était une plume et que c’était le seul vecteur par lequel il savait vraiment exprimer ses sentiment, il m’en a coûté bien des larmes de les relire…

Garder celles de l’ami qui s’est suicidé, celles-là sont des pépites d’humour et d’intelligence, je ne sais si je pourrai avoir un autre ami comme lui…
Garder celles de mon « père spirituel », celui qui m’a vraiment donné confiance professionnellement, quand je les relis, je revois ses yeux rieurs, son sourire parfois ironique mais toujours chaleureux, je ressens le tremblement de sa main et revois la larme discrète dans ses yeux quand il m’a dit adieu, sans préavis, pour ne pas que je lui organise de fête pour son départ en retraite.

Jeter celles des correspondants du monde entier, qui sont passés comme des étoiles filantes, avec leurs histoires tristes ou gaies, leurs motivations parfois saugrenues pour correspondre, certaines personnes sont tellement seules qu’elles vont chercher à l’autre bout du monde des gens pour leur faire la conversation. D’autres veulent se marier, la perspective d’un visa facilement acquis n’est pas étrangère à ce besoin d’exotisme. Certains ont la passion des voyages, ils cherchent des pied-à-terre, ou alors ils sont collectionneurs, en timbres, poupées folkloriques, boule à neige ou bien cartes postales. Certains sont curieux tout simplement, mais je n’arrive pas à suivre leur cadence d’écriture, parfois je me demande si je suis la seule au monde à bosser, le soir je suis vidée, je n’ai pas le temps d’écrire des lettres de 4 pages en anglais sur les élevages de moules dans le golfe du morbihan…

Qu’est-ce que c’est une vie finalement ? Quelques mots jetés sur du papier et des souvenirs…
Que restera-t-il de moi dans quelques années, quand les autres auront fait le tri dans leur vie, un éclat de rire, un regard noir, un baiser dans le cou ?

…un soupir.

Amy Winehouse

Un petit clip pour réchauffer vos matins pluvieux ?

http://www.youtube.com/watch?v=LD5sahXoj0U

Amy Winehouse est une de mes découvertes récentes, j'ai été conquise immédiatement par sa voix chaude et puissante et les rythmes soul de ses musiques. J'ai l'impression de retrouver les frissons du temps de la Motown (un temps que les moins de vingt ans...blablabla).

Son site officiel : http://www.amywinehouse.co.uk/

Les Histrions (détail)



Parce que le théâtre ça peut parfois être tellement, foisonnant, baroque, improbable, étonnant…j’ai aimé les Histrions et leur mise en scène extraordinaire, tout en mouvement et en rapidité.
Mais parce que ça peut parfois être tellement loufoque, tellement abracadabrant, tellement remuant, tellement…fatigant ! Parce qu’on est toujours tellement mal assis et que des journées de boulot de 12 heures ne prédisposent pas à passer trois heures dans un théâtre, je suis partie à l’entracte, sans regret, avec un sourire aux lèvres et beaucoup d’admiration pour la prestation des acteurs ;-).


Ce texte est tout de même incroyable, j’aimerais beaucoup le lire et connaître la suite de la genèse selon Marion Aubert, savoir ce qu’il adviendra de l’Homme Sécateur, de la Vieille du Premier Rang, de l’Homme né d’une boule de Noël et du Jardinier Céleste, le fils trop bien aimé d’Eve (qu'elle vômit sur la table après qu'il eût exploré les méandres de son colon et de son oesophage en se frayant un passage avec sa petite épée) restera-t-il diabolique ou redeviendra-t-il Jésus ?

Un extrait pour vous faire percevoir l’atmosphère :


"L'HOMME PRATIQUE : A ce moment-là, les portes du théâtre se mettraient à trembler, et l'armée des gueux viendrait terroriser la vieille du premier rang.


LA VIEILLE DU PREMIER RANG : Arrêtez !


L'HOMME PRATIQUE : Oui. La vieille du premier rang pourrait se dresser de son siège, enlever son talon puis énucléer un pauvre. Une sorte de nouvelle lutte des classes comme ça. Un combat extraordinaire. Sauvage. Athlétique. Et le couple roulerait à travers le théâtre. Et la salle commencerait à fleurer bon les arènes, et la sueur commencerait à coller aux cheveux, aux vêtements commencerait à tout rendre transparent, ils seraient complètement nus nos combattants, et la foule hystérique commencerait à encourager les lutteurs, à choisir son camp, oui, la foule débridée se mettrait à hurler des insanités, la foule chauffée à blanc, excitée, prise d'une pulsion de voyeurisme se mettrait à hurler " à poil la vioque, montre-nous tes fesses !", des horreurs comme ça, la foule incontrôlable serait prise d'un violent accès de vulgarité alors, la vieille soulevée par ses fans, par les sifflets, les huées, enivrée par l'odeur de la suée du pauvre, releva le défi, oui, à croupetons sur le pauvre, elle se mit a déboutonner un par un, et avec une dextérité extrême, les mille boutons de nacre qui retenaient sa chemise de flanelle, puis, avec un sens inné du show, elle fit tourbillonner son petit chemisier puis l'envoya valser dans la foule délirante qui se mit aussitôt à le palper, le humer, comme une relique, oui, puis elle continua son effeuillage, galvanisée par les salves d'applaudissements, oui, elle ôta son tailleur de secrétaire, ses gaines, ses jarretelles, et puis elle exhiba ses cuisses longues, profilées, des cuisses d athlète, et elle était satisfaite de s'exhiber ainsi, jamais de sa vie elle n'avait connu tant d'intensité, et le pauvre aussitôt tomba éperdument amoureux d'elle, ils se mirent à se caresser sous les yeux de la foule médusée, et tout le monde se taisait car on ne savait plus trop quoi dire devant tant d'anomalie, puis, comme souvent paraît-il dans les moments de grand bouleversement, de cataclysme, de tremblement de terre, les gens furent saisis d'un désir brusque, irrationnel, d'absolument immédiatement perpétuer l'espèce sur-le-champ, un désir compulsif, incandescent, ils se mirent à se ruer les uns sur les autres, à s'escalader en perdant toute notion de dignité, d'esthétisme, d'élégance, et sans discernement, ils se mirent à copuler comme des bêtes, oui, alors on assista dans le théâtre à une orgie incroyable et les femmes avaient trop chaud.


LE CHŒUR DES VIEILLES : J'ai chaud vous n'avez pas chaud vous j'ai chaud soudain j'ai tellement chaud.


L'HOMME PRATIQUE : Et ce soir-là, tout le monde oublia ses petits différends, et toutes les petites querelles furent balayées par un vent fou, une tornade sexuelle, oui, balayés les dettes des uns, l'ennui des autres et le chagrin, et la femme du juge était chevauchée par un nègre, un haïtien, elle n'en revenait pas c'était bon mon Dieu, oui, les femmes basculaient la tête en arrière, elles fermaient les yeux. Non. Il n'était plus vraiment question de hiérarchie sociale, de procès, de corruption. Et les hommes se prenaient pour Dionysos, ils brandissaient leur thyrse, ils secouaient leur chevelure de lierre, et de cette union sauvage, improbable, naquirent les hommes de terre.


LES HISTRIONS : C'est nous. C'est toujours nous. Fils de la poussière de l'arène, du théâtre, fils des haillons des gueux et de l'or des nantis. Éternellement hybrides. Assoiffés de reconnaissance. Fils naturels. Bâtards.


L'HOMME PRATIQUE : Et forcément, après, tout le monde se recoiffa dans un silence de mort, oui, car tout le monde eut honte de s'être livré à une telle bestialité, tout le monde fut écœuré, et les dames jamais plus ne voulurent sortir au théâtre, et tout le monde se détesta, et nous restâmes en tas. En charnier hurlant sous les projecteurs, et nous survécûmes juste pour vous raconter cette histoire. [...]"

Les esprits écoutent





A l’occasion de l’ouverture du Musée du Quai Branly à Paris, l’ethnomusicologue Henri Lecomte a réussi à rassembler une trentaine de chamanes venus des 4 coins de la Sibérie et à les entraîner jusqu’au pays lointain (comme ils disent) nous permettant de découvrir le large éventail de ces cultures anciennes.


Le mot chamane vient de la langue Evenks (une branche du peuple Toungouse). Le chamanisme (ou technique de l’extase selon Mircea Eliade), est un mélange de magie et de religion animiste sans liturgie. Le chamane peut être un guérisseur, un sorcier, un prêtre, un devin qui dialogue avec les esprits par le moyen de la transe au cours de rituels où la fonction musicale est fondamentale.


Ce spectacle se déroulait en trois parties. La première était consacrée aux tambours chamaniques des peuples d’extrême orient et des peuples toungouses. Chasseurs de mammifères marins ou éleveurs de rennes, leurs chants savent recréer à merveille l’ambiance de la toundra (je pense particulièrement au chanteur Tchouktche, la qualité de son imitation des aigles, ours et autres rennes était hallucinante !). Leurs étranges tambours plats qui se tiennent dans une seule main rendent un son très impressionnant.


La deuxième partie était entièrement consacrée à la fête et aux jeux de l’Ours. Cet animal, dont normalement il ne faut jamais prononcer le nom, est un personnage central des épopées sibériennes. J’ai toutefois trouvé cette partie du spectacle plus ennuyeuse, les chants étaient très doux et l’accompagnement musical quasi inexistant.


Comme la soirée s’étirait en longueur j’ai failli abandonner la place mais l’intervention d’un ami qui est venu papoter avec moi pendant l’entracte m’a empêchée de prendre la poudre d’escampette et bien m’en a pris parce qu’alors j’aurais raté la troisième partie ! Et là, chef d’œuvre ! Exclusivement consacrée aux voix de gorges et chants diphoniques des peuples de langue mongole (Bouriates, Touva, Altaïens). La beauté de leur prestation accompagnée par des musiciens virtuoses (j’avais oublié l’usage prodigieux que ces peuples faisaient – entre autres – de la guimbarde) m’a littéralement donné la chair de poule !


Dans le chant diphonique, le chanteur (ou la chanteuse, mais c’est récent, ces peuples pensaient jusqu’à aujourd’hui que cette pratique rendait les femmes stériles) chante simultanément une note tenue (ou bourdon) et une mélodie harmonique (comme un sifflement), cette technique est particulièrement maîtrisée par les Touvas et les Altaïens. Les Sakhas ont également des techniques très diverses faisant appel aux coups de glotte et au yodel.


La soirée s’est terminée par une véritable cérémonie propitiatoire par un chamane authentique, dommage qu’à cette heure les gens aient commencé à s’assoupir (1 heure ¼ du mat quand même, en semaine, dur !), je pense que cela a nuit à la concentration du vieil homme, j’ai l’impression qu’il n’était pas vraiment en transe, bah, je me fais peut-être des idées…je pensais juste que ce serait plus impressionnant !


Vous trouverez de passionnantes informations sur le chant harmonique et les chants Touva sur le site de Philippe Barraqué http://www.planetevoix.net/news.html


Plus de précisions sur le concert et un extrait audio à ne pas manquer (très représentatif du spectacle), rendez-vous sur le site d’Henri Lecomte : http://www.adem.ch/concerts07/programme_siberie.html


Un autre genre de voix de gorge ici avec le groupe Huun-Huur-Tu : http://world.abeillemusique.com/ecoute.php?numnl=060

Sizwe Banzi est mort

Cette pièce d’Athol Fugard, mise en scène par Peter Brook – le génial créateur de l’œuvre phare « Le Mahabharata » (9 heures de bonheur absolu) - est un voyage. Un voyage au cœur des drames de la vie quotidienne dans les townships. Une ballade à l’Africaine, toujours entre le rire et les larmes. On rit beaucoup, un rire cruel pour lutter contre la dureté de la vie ordinaire.

Le système de l’Apartheid est dénoncé à travers la quête de Sizwe Banzi pour récupérer un « pass », le pass sans lequel travailler, se marier ou même faire ses courses est impossible. La quête de Sizwe finira par un tour de passe-passe identitaire qui le conduira à se laisser convaincre de prendre la place d'un mort. Un sujet grave traité avec un humour décapant, voila qui secoue salutairement nos convictions d’occidentaux bien pensants !

La pièce, interprétée par deux acteurs africains francophones vraiment formidables : Habib Dembélé et Pitcho Womba Kinga, commence comme un conte, le récit des déboires de Styles au sein de son usine Ford, puis s’enchaînent les tableaux, nous amenant à comprendre la trame du récit. Un décor minimaliste (typique de Peter Brook) avec des acteurs sans cesse en mouvement qui occupent la scène, modifient l’espace avec trois accessoires et glissent avec bonheur d’un personnage à l’autre, la fusion avec le public est réelle et les résonances avec l’actualité parfois douloureuses. Une grande soirée !

Extraits :

"Un homme noir pourrait ne pas avoir de problème ? dit Sizwe à son ami Buntu, avant de conclure "impossible ! Le problème c'est notre peau!"

"On doit comprendre une chose. Nous ne possédons que nous mêmes - ce monde avec ses lois ne nous donne rien d'autre que nous mêmes - nous ne laissons rien derrière nous quand nous mourons - rien sauf la mémoire de nous."

"Qu'est-ce qui se passe dans ce foutu monde ? Qui veut de moi mon ami ? Qu'est-ce qui ne va pas avec moi ? Je suis un homme - j'ai des yeux pour voir - des oreilles pour entendre les gens quand ils parlent - j'ai une tête pour penser des choses bien - qu'est-ce qui cloche avec moi ? Regardez-moi, je suis un homme - j'ai deux jambes - je peux courir avec mes deux jambes - je peux courir avec une brouette pleine de ciment ! Je suis fort ! Je suis un homme ! Je suis circoncis, oui, regardez-moi ça, Madame."

Le bootleg, vous connaissez ?

Source Wikipedia :

"Le terme bootleg a été détourné par le milieu des DJ pour désigner l'art de mixer deux chansons pour en faire une troisième. On retrouve la notion de détournement de chanson mais respectueuse des artistes bootlegués (le mot se francise et se conjugue). Un bootleg est usuellement désigné par les noms des deux artistes bootlegués, séparés par le signe VS (versus), éventuellement accompagné du DJ auteur du mixage. Ce "style" s'appelle aussi mashup ou tout simplement medley."

Bon ça c'est la définition "officielle", il me semble que ça n'est pas exactement un medley, plutôt un chanteur qui chante son texte sur la musique d'un autre, c'est surprenant parfois, toujours intéressant. L'exemple choisi n'est pas forcément le meilleur, mais il faut avouer que Cali est quand même une bête de scène !Alors lorsqu'il rencontre U2 et White Stripes via DJ Zebra, ça donne ça en direct-live, merci Taratata ! (et merci à Ludo qui m'a fait découvrir le bootleg ;-))

http://www.youtube.com/watch?v=pjNp2knoOEU

7 choses

JC la plume de l'excellent blog Topinambours et Billevesées http://topinambours.over-blog.com/ m'ayant invitée à répondre à ce petit questionnaire, je vous livre le résultat de mes cogitations :

7 choses que vous faites bien

- Faire preuve d’empathie – mais c’est parfois un peu difficile à supporter pour moi, je souhaiterais pouvoir afficher plus de détachement

- Travailler comme une bête de somme – je dois avoir récupéré quelques gènes de Stakhanov au gré des pérégrinations de mes ancêtres… ça fait le bonheur de mes patrons (mais comme je suis pénible j’exige d’eux un minimum de reconnaissance), il faut tout de même que je sois motivée par la tâche sinon je deviens la reine de la résistance passive !

- Faire fonctionner mon imagination – je peux passer des heures à rêver, imaginer une suite à la vie des gens que j’ai croisé dans le bus. Je préfère mettre des couleurs dans leur quotidien.

- Perdre mon temps – comme je travaille beaucoup (voir plus haut) j’ai besoin de longues périodes de récupération pour me reconstruire nerveusement, et là je ne fais RIEN : un bon bouquin, une musique qui apprivoise mon humeur du moment, un GRAND café et laissez-moi tranquille…

- Redonner confiance aux gens – c’est incroyable ce que de petites choses peuvent enrayer la capacité des gens à être heureux, il suffit de trouver l’angle d’attaque, de gratter un peu la carapace, de caresser un peu là ou c’est tout doux et ils brillent comme des soleils !

- Refaire le monde avec mes amis – ça doit être mon côté étudiante sur le retour…de préférence autour d’un verre, ça désinhibe.

- Procrastiner – pour toutes les choses qui ne m’intéressent pas. Le ménage qui sera aussi bien fait demain, la tapisserie qui commence à se décoller…et bien entendu j’ai toujours d’excellentes raisons pour ne pas le faire tout de suite !

7 choses que vous ne pouvez/ne savez pas faire :

- Mentir – je trouve cela insupportable – et toute relation qu’elle soit amoureuse, amicale ou professionnelle est pour moi basée sur la confiance alors…

- Le calcul mental – les calculs d’addition ont vraiment un petit air du sketch de Muriel Robin avec moi, alors n’espérez même pas me confier un budget (bah pourtant j’en ai déjà géré un maintenant que j’y pense, mais il me fallait une concentration disproportionnée)…d’ailleurs je ne fais jamais mes comptes, mais j’adapte naturellement mon train de vie à mes revenus, vieux réflexe de pauvre.

- Regarder une araignée dans le blanc des ses petits yeux rouges – je suis phobique, beurkkk !
- Laisser tomber complètement mes défenses – la vie m’a un peu cabossée, comme tout le monde, alors je me protège…

- Dessiner – vous vous rappelez des dessins que vous faisiez en maternelle sup’, ben voilà, c’est comme ça que je dessine.

- Jouer – je n’ai jamais compris le frisson que le jeu provoque chez certaines personnes, pour moi, dès qu’il y a une part de hasard ça devient injuste, donc insupportable.

- Fumer – je n’aime pas l’odeur, ça m’irrite direct la gorge (bonjour le cancer en deux ans) et me donne une voix de vieille p… euh…bonne femme aux mœurs dissolues.

7 choses qui vous attirent dans le sexe opposé :

- les mains – longues, fines et musclées à la fois, avec les veines légèrement saillantes, on à l’impression d’en sentir déjà la caresse

- la voix – chaude et grave, elle me captive et m’ensorcelle et si en plus le discours est intelligent, je fonds.

- le parfum – sa signature olfactive, agrumes et bois ou non, pourvu qu’il lui aille. Il m’est arrivé de suivre un homme dans la rue simplement pour le « sentir »

- le regard – profond et chaleureux, quand il devient rêveur et qu’il se tait, quand il me regarde vraiment.

- la capacité d’action – pour m’entraîner quand je tergiverse

- la douceur – on parle toujours de celle des femmes, mais ce n’est pas pour rien si je préfère être soignée et coiffée par des hommes

- le sens de l’écoute – parce que…c’est indispensable pour que je sois attirée (quoi c’est nul comme argument ? oh zut hein si je développe j’en ai pour une demi page alors non !).

7 choses que vous dites souvent :

Hum, vaudrait mieux éloigner les enfants…
- Put…, m…., y font ch… tous ces c…, quelle bande d’abrutis, de cas soc’, crétin des Alpes, pauv’cloche, affreux jojo, quel vilain…

- J’hallucine ! (pourtant je ne fume pas de chichon, non, non)

- Arrête tes vilainies (quand mon adjoint essaie, maladroitement, de me brancher)

- Doux Jésus Sainte Anne bénie (résidu de mon éducation Judéo-Chrétienne)

- Quelle Truffe (souvent en parlant de moi !)

- C’est pas gagné ! (c’est incroyable le nombre de gens « durs de la comprenette » qui nous entourent !)

- Il reste du café ? (variante : si j’en refait quelqu’un en prend ?)

7 célébrités que vous aimez bien :

- Simone Veil – parce que c’est une survivante, qu’elle a fait beaucoup pour la condition des femmes, qu’elle est une européenne convaincue.

- Ahmad Shah Massoud, le Lion du Panshir – parce qu’il n’a jamais renoncé à se battre pour permettre à son pays de rêver à un meilleur avenir, chef de guerre visionnaire, épris de liberté, passionné de poésie et de littérature, sa fin m’a bouleversée.

- Nelson Mandela – avoir encore l’esprit combatif après 26 ans de prisons, c’est déjà exceptionnel, mais profiter de sa liberté toute neuve pour aider un pays qui ne lui avait pas fait de cadeau à sortir de l’apartheid et à instaurer la démocratie, ça valait bien le prix Nobel de la Paix

- Gabriel Mouesca – Figure emblématique du mouvement Iparretarak, un homme de convictions qui s’est évertué à résister aux 17 années passées dans les geôles de la République sans perdre son âme. Il a réussi sa réinsertion devenant, dans un premier temps, Chargé de Mission auprès de la Croix Rouge puis, désormais, président de l’Observatoire International des Prisons.

- Kenneth Branagh – acteur et metteur en scène de génie, le meilleur adaptateur de Shakespeare à mon avis, mais j’aime aussi ses créations.

- Olivier de Kersauzon, parce que j’aime les marins, parce que derrière le côté bourru il y a un poète qui parle de ma région comme personne : « Brest la Blanche », c’est comme cela qu’on appelle la ville lorsqu’on la voit de la mer…

- Paul Auster – Un de mes auteurs préférés, j’ai toujours l’impression que ses personnages sont au fait de mes pensées les plus secrètes, c’est déroutant.

7 personnes dont vous voudriez qu’elles répondent à ce questionnaire :

Celles qui passeront par ici…

Taoub

Dans l’histoire du Maroc, l’acrobatie est à l’origine une tradition guerrière dans laquelle les acrobates sont regroupés en confrérie et appelés Rma, c’est-à-dire : les combattants.
Elle a ensuite été cultivée pour elle-même, dans un but artistique. Aujourd’hui, les familles d’acrobates perpétuent la tradition de leur maître fondateur Sidi Hmad ou Moussa, né en 1450, chef d’une grande confrérie soufie de la région du Souss dans le sud du Maroc.
Sur le plan technique, l’acrobatie marocaine est très différente de l’acrobatie occidentale : elle est moins rectiligne et fait appel à des mouvements circulaires.

Taoub signifie « tissu » en arabe, ce tissu est omniprésent pendant le spectacle devenant le principal accessoire et le seul partenaire. Il est tour à tour écran, dune de sable, robe de mariée, ou trampoline, il dissimule ou met en valeur.
Rencontre entre la tradition et le cirque contemporain (la mise en scène du français Aurélien Bory y a probablement quelque part), Taoub voyage entre Orient et Occident, chants populaires a cappella, théâtre d’ombres, images vidéos captées en direct par les interprètes. C’est souvent désopilant, toujours impressionnant. Le spectacle est basé sur la confiance, l’alliance de tous pour ne former qu’un seul corps acrobatique, tout se passe avec une facilité déconcertante parce que chacun est à sa place, le tissu devient alors le lien entre les individus.

Taoub est porté par 12 acrobates de Tanger, parmi eux, la famille Hammich, acrobates de pères en fils depuis sept générations.

Quelques photos ici : http://www.sortir16.net/cpg/thumbnails.php?album=36

Trio autour du condamné à mort - Philippe Calvario

Je ne vois vraiment pas ce que je pourrais rajouter à ce texte de Jean Genet superbe, lyrique, dense, cru parfois, adapté et déclamé par un Philippe Calvario habité. Il faut le lire.

La musique d’accompagnement, légère d’abord, avait parfois des emportements qui la menait quelque part entre le slam et Noir Des’. J’ai été obligée de quitter la représentation au bout de cinq minutes le premier jour à cause d’une quinte de toux intempestive, heureusement j’ai pu revenir le lendemain et je ne l’ai pas regretté.

Pour vous convaincre, s’il en est besoin :

Le condamné à mort (extrait)

« Sur mon cou sans armure et sans haine, mon cou
Que ma main plus légère et grave qu’une veuve
Effleure sous mon col, sans que ton cœur s’émeuve,
Laisse tes dents poser leur sourire de loup.

Ô viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d’Espagne,
Arrive dans mes yeux qui seront morts demain.
Arrive, ouvre ma porte, apporte-moi ta main,
Mène-moi loin d’ici battre notre campagne.

Le ciel peut s’éveiller, les étoiles fleurir,
Ni les fleurs soupirer, et des prés l’herbe noire
Accueillir la rosée où le matin va boire,
Le clocher peut sonner : moi seul je vais mourir.

Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.

Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour.
Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour.

Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l’escalier plus souple qu’un berger,
Plus soutenu par l’air qu’un vol de feuilles mortes.
Ô traverse les murs ; s’il le faut marche au bord
Des toits, des océans ; couvre-toi de lumière,
Use de la menace, use de la prière,
Mais viens, ô ma frégate, une heure avant la mort.

Pardonnez-moi mon Dieu parce que j’ai péché !
Les larmes de ma voix, ma fièvre, ma souffrance,
Le mal de m’envoler du beau pays de France,
N’est-ce pas assez, mon Seigneur, pour aller me coucher.

Trébuchant d’espérance
Dans vos bras embaumés, dans vos châteaux de neige !
Seigneur des lieux obscurs, je sais encore prier.
C’est moi, mon père, un jour, qui me suis écrié :
Gloire au plus haut du ciel au Dieu qui me protège,
Hermès au tendre pied !

Je demande à la mort la paix, les longs sommeils,
Le chant des séraphins, leurs parfums, leurs guirlandes,
Les angelots de laine en chaudes houppelandes,
Et j’espère des nuits sans lunes ni soleils
Sur d’immobiles landes.

Ce n’est pas ce matin que l’on me guillotine.
Je peux dormir tranquille. À l’étage au-dessus
Mon mignon paresseux, ma perle, mon Jésus
S’éveille. Il va cogner de sa dure bottine
À mon crâne tondu. »

Jean Genet

Limb's Theorem - William Forsythe




« Je cherche simplement à mener le ballet à de nouvelles définitions de ses limites. La grande différence entre hier et aujourd’hui réside dans la façon de bouger et de concevoir l’espace où l’on se meut. Bienvenue à ce que vous croyez voir. » William Forsythe


Je suis toujours fascinée par les spectacles de danse, contemporaine surtout. J’admire à la fois la beauté du geste, fluide et puissant, et celle des corps, sculptés jusqu’au plus infime muscle. La musique apporte une charge émotionnelle supplémentaire, elle suggère l’atmosphère, installe l’ambiance…


De William Forsythe, le chorégraphe, je ne connaissais pas même le nom (inculte que je suis) mais j’avais déjà pu profiter du talent des danseurs du Ballet de Lyon. Sa définition de la danse contemporaine m’a touchée, c’est exactement ce qui me fait aimer cet Art, cette part belle laissée à l’imagination, elle est ce que l’on veut en faire, elle est tous les univers possibles…


Ce spectacle se déroule en trois partie où prédominent les effets de clair-obscur, un projecteur déplacé par les danseurs eux-mêmes baignant la scène d’une lumière dorée. La musique (de Thom Willems) est envoûtante, une sorte de musique électronique avec des rythmes très lourds. Les mouvements sont alternativement lents ou très rapides, avec des solos absolument remarquables. Ils sont techniquement parfaits même s’ils ne sont pas « académiques », Forsythe part de la base classique et recrée quelque chose de nouveau, son propre style épuré, délié, fluide et rapide, les corps des danseurs devenant semblables à des sculptures mouvantes. Les éléments de décor, d’énormes pièces parfois mobiles, suspendues en l’air, s’inscrivent au sein de la chorégraphie, pour devenir supports à la danse, en dépassant le rôle passif de simples objets.
La deuxième partie, plus rythmée, avec les solos les plus impressionnants (enfin il y en avait de magnifiques dans chacune des trois parties…) a ma préférence. Mais c'est le spectacle entier que j'aimerais revoir, car c'est tout un univers que l'on y découvre et je n'en ai pas encore fait le tour...

Tristan da Cunha - l'archipel de la désolation



Passer la soirée devant Thalassa vendredi, m’a fait redécouvrir une île dont j’avais oublié jusqu’à l’existence : Tristan da Cunha, l’archipel de la désolation, l’île habitée la plus isolée au monde.


Cet archipel perdu aux confins de l’atlantique sud dont les plus proches voisins sont l’île de Sainte Hélène et la ville du Cap en Afrique du Sud (bon à 2300 kms pour l’une et 2700 kms pour l’autre quand même…), est composé de quatre îlots : Tristan elle-même, Gough, Inaccessible et Nightingale. Le climat, bien que rude puisque soumis aux dernières attaques des 40èmes rugissants, tous proches, y est de type océanique tempéré.


La principale île et la seule habitée toute l’année est Tristan. Sa superficie est d’environ 98 km² dont la plus grande partie est occupée par le volcan qui en occupe le centre. Le seul endroit habitable est un petit plateau situé au pied du volcan sur lequel se situe Edimbourg des Sept mers (Edinburgh of the Seven Seas, in english dans le texte, c’est-y pas joli comme petit nom ?), l’unique ville de l’archipel connue localement comme « The settlement » (la colonie).

L’île de Nightingale, quant à elle, sert de lieu de villégiature aux habitants de Tristan qui y possèdent des cabanes et vont y passer leurs vacances.

L’île principale a été nommée d’après le nom de l’amiral Portugais Tristao da Cunha qui découvrit l’archipel en 1506 alors qu’il faisait route vers le cap de Bonne Espérance. L’archipel n’ayant aucun intérêt stratégique ni aucune ressource naturelle à exploiter, ne fût pas habité dans un premier temps, l’exil de Napoléon à Sainte Hélène amena toutefois les Anglais à y entretenir une petite garnison (on ne sait jamais avec ce diable de Corse). A la fermeture de celle-ci en 1817, un petit groupe, à la tête duquel on trouvait un écossais du nom de William Glass, et composé de sa femme Sud-Africaine Maria, leur deux enfants et deux maçons du Devon Samuel Burnell et John Nankivel ont persuadé le commandant de la garnison britannique de les laisser sur Tristan. Ils instaurèrent une communauté basée sur un partage égal des biens et des profits et un engagement à ne pas laisser quelqu’un avoir une quelconque supériorité sur les autres. Une sorte de micro société communiste idéale et qui fonctionne toujours, sans doute parce que les gens, du fait de l’éloignement, sont moins soumis qu’ailleurs aux sirènes de la société de consommation. La communauté s’agrandit toutefois au gré des naufrages et des mariages (on est obligé d’aller chercher 5 femmes en Afrique du Sud en 1827). En 1832, la population de Tristan s’élève à 34 personnes (6 couples et 22 enfants). Petit à petit s’installent ceux qu’on appelle les fondateurs et dont les 7 patronymes sont toujours les seuls présents sur l’île. La pire période d’isolement de Tristan eut lieu pendant la 1ère Guerre Mondiale lorsque l’amirauté britannique a renoncé à son voyage annuel vers l’archipel (comme elle l’avait déjà fait pendant la guerre des Boers). On dit que Tristan n’a reçu aucun courrier pendant 10 ans jusqu’à ce que le HMS Yarmouth apporte des nouvelles de l’armistice en juillet 1919. La communauté a toutefois continué à prospérer, bon an mal an, devenant indépendante des subventions britanniques grâce à la conserverie de langoustes et à la vente des timbres postes. De nos jour l’archipel est ravitaillé par la visite semestrielle du RMS Ste Hélène ou du SA Agulhas, ainsi que par le passage de bateaux de pêches (Edinburgh et Kelso).


L’île est maintenant dotée, d’un hôpital, d’une poste, d’une piscine…mais faire des études et prendre une épouse demande toujours une expatriation temporaire. Bien que sujet d’études génétiques, aucune pathologie directement liée à la consanguinité n’a pu être détectée sur Tristan, excepté un taux de sujets atteints d’asthme largement supérieur à la moyenne, mais ceci tient plus de l’hérédité et du contact prolongé avec des fumées d’origine volcanique.


En Octobre 1961, le volcan entre en éruption, les 260 habitants sont obligés d’évacuer l’île pour aller se réfugier dans un premier temps dans leurs cabanes sur Nightingale. Le gouvernement britannique devra les récupérer sur l’îlot pour les rapatrier vers Southampton espérant les voir abandonner définitivement l’île la plus isolée du monde qui, dans l’esprit des bureaucrates, n’avait jamais été autre chose qu’un établissement temporaire où les conditions de vie trop difficiles et la rudesses des éléments rendaient toute idée d’implantation pérenne des plus farfelues. Deux ans plus tard, la plupart des 260 Tristanais demandaient à retourner chez eux, rejetant définitivement les mirages du boom économique des 60’s. Hervé Bazin se serait inspiré de cet événement pour écrire « Les bienheureux de la désolation », ça me donne envie de le lire…


Je me demande ce qu’il peut advenir de cette communauté originale maintenant que les moyens de communication modernes (internet est finalement arrivé là-bas) ont rendu leur isolement moins grand…Bah, Tristan demeure une destination inconnue des circuits touristiques et y passer même un petit séjour (soumis d’ailleurs à l’accord préalable de l’administrateur de l’île) relève du parcours du combattant. Il reste encore des endroits dans ce monde qui se méritent !